dimanche 2 décembre 2012

L’info du dimanche : Bayrou l’avait prédit …

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Dimanche 2 decembre 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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J’ai souvent parlé de la réaction de François BAYROU lors de la création de l’UMP et du fameux discours qu’il a prononcé à la tribune du Congrès de formation de l’UMP pour expliquer sa décision de ne pas rejoindre ce mouvement.

Pour moi, c’est l’acte fondateur profond du Centre et la volonté de montrer que le centre peut être (et doit être) indépendant.

Dans cet optique, la tentative de Jean-Louis BORLOO et de son U.D.I., « naturellement allié à l’UMP » n’est qu’une tentative de créer un nouveau parti de droite, plus au centre certes, mais de droite.

Sud-Ouest revient sur ce 23 février 2002 pour rappeler certains propos en rapport avec la crise que traverse l’UMP depuis deux semaines.

Bonne lecture !
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Implosion de l’UMP : Bayrou l’avait prédit…
Publié le 28/11/2012 à 17h54 | Mise à jour : 28/11/2012 à 18h25
Sud-Ouest par Patrick Guilloton      
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"Une union vouée à l’échec".  C'est ce que prédisait Bayrou, à Toulouse, il y a dix ans. Regard dans le rétroviseur alors que l’UMP est au bord de l’éclatement :
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Alors que l'UMP est en pleine crise de nerfs, notre journaliste Patrick Guilloton se rappelle de la genèse de cette formation politique, au Zénith de Toulouse, le 23 février 2002.
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C’était voilà plus de dix ans. Les règles de la tragédie avaient été respectées. En un lieu, le Zénith de Toulouse, en un jour, le samedi 23 février 2002, un seul fait s’était déroulé : la vraie naissance de ce qui ne s’appelait pas encore l’UMP (union pour un mouvement populaire) mais l’UEM (union en mouvement). François Bayrou était venu gâcher la fête…
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C’est ce jour-là, alors qu’il avait soigneusement évité de faire le déplacement, que Jacques Chirac a gagné son pari : lancer une machine de guerre devant lui permettre d’être réélu à la présidence de la République. Première mission attribuée aux troupes, affaiblir la concurrence dans le camp de la droite, en siphonnant un maximum de soutiens chez les proches de François Bayrou et d’Alain Madelin alignés tous deux dans la course présidentielle de 2002.
Au soir du 21 avril 2002, de la déroute de Jospin et de la qualification de Le Pen pour le second tour, Chirac avait estimé : « Si nous n’avions pas fait l’union, nous aurions pu avoir un ordre d’arrivée différent… »
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Mais revenons à ce 23 février.
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Dès le matin, barbu, bronzé, un colosse solitaire, vêtu d’un imperméable clair,  avalait café sur café. Rares étaient ceux s’arrêtant pour échanger avec Philippe Seguin. Farouchement opposé à cette union, il vivait là le dernier épisode de sa vie politique.
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Dans leur sillage, les principales figures entraînaient  leurs supporters lesquels, déjà, bavaient allègrement sur les voisins et amis. En particulier autour de ceux déjà dans les starting-blocks pour Matignon en cas de renouvellement du bail de Chirac. Dans la même pièce, côté gauche,  Raffarin, manteau bleu, écharpe rouge, entouré d’élus de province ; côté droit, Sarkozy, manteau sombre, écharpe noire, dissertant avec des journalistes parisiens, Arlette Chabot, tout sourire, ne dissimulant pas sa complicité. Parfums d’amabilités.
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Reste que l’essentiel des conversations portait sur la décision de François Bayrou de s’inviter à ce grand raout chiraquien afin de dire tout le mal qu’il pensait de cette initiative. Dans son coin, Antoine Rufenacht, directeur de la campagne de Chirac, ne cessait de fulminer : « La facture de cette journée, il serait normal de l’imputer à Bayrou. On ne parle que de sa venue. Il nous a pourri notre convention » répétait-il en boucle.
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Philippe Douste-Blazy, l’hôte, en tant que maire de Toulouse, était dans ses petits souliers. En attendant Bayrou qu’il venait de quitter pour le camp d’en face, il offrait l’image du gamin ayant accumulé les bêtises et venant d’apprendre que son père, fort en colère, était  sur le point de débarquer…
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François Bayrou ne s’est pas dégonflé. Il a expliqué, « les yeux dans les yeux », son profond désaccord, sa conviction que le mariage de la carpe et du lapin, de droites opposées, l’une dure, l’autre plus mesurée, ne pouvait à terme fonctionner.
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Après une bizarre métaphore culinaire ( « Si l’on cuit l’omelette à l’eau tiède, elle rétrécit par les deux bouts »), il a lancé une phrase qui, aujourd’hui, prend tout son sel. « On entend dire que nous pensons tous la même chose. Alors c’est qu’on ne pense rien », a-t-il affirmé comme plutôt assoiffé d’en découdre avec cette foule de près de 10.000 personnes que d’essayer de la convaincre. Dans les gradins, les cris ont commencé à fuser, puis l’orateur a été conspué de plus en plus fort avant que d’être noyé sous des torrents de sifflets. . Seuls Alain Juppé, grand maître de cérémonie et futur « patron » de l‘UMP, et Jean-Pierre Raffarin ont, en pleine tempête, tenté de clamer le jeu en tendant la main au Béarnais.
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Au moment où celui-ci repartait, entouré des journalistes auxquels il ne cessait de redire qu’ « à terme, cette union était vouée à l’échec », un autre « pestiféré » se faisait tout petit, s’éclipsant discrètement : nul n’acceptait alors de s’afficher avec Jean Tiberi, empêtré dans ses histoires de faux électeurs. Le procès se déroule actuellement. En même temps qu’on repense aux prédictions de François Bayrou…
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