lundi 15 octobre 2012

La culture et ses « sous » !

.
Lundi 15 octobre 2012 :
.
La crise est partout, y compris dans la culture. En 2013, le ministère de la culture subit une baisse de 3,3 % de son budget. En 2015, la chute pourrait atteindre 5,5 %. La ministre, Aurélie FiILIPPETTI, a annoncé l'arrêt de différents chantiers à Paris (la Maison de l'histoire de France, le Musée de la photo à l'hôtel de Nevers et la salle supplémentaire à la Comédie-Française) et en région, comme le centre international pariétal dit "Lascaux-4" en Dordogne.
.
La tentation de rappeler les grands engagements de François HOLLANDE durant sa campagne est donc inévitable. Pourtant, ce serait à mes yeux une erreur : une erreur car avant de faire cela, il faudrait surtout définir qu’elle politique culturelle nous voulons.
.
Depuis des années, près de vingt-cinq ans en fait, malgré les grandes déclarations, les projets avortés, les lois non appliqués, les revirements de situation, il n’y a plus de politique culturelle. Par contre, une constatation implacable se dégage : l’Etat se désengage au profit des collectivités territoriales et plus particulièrement des communes même si les plus grandes institutions, presque toutes parisiennes, restent gérées par l'Etat.
.
Ainsi, les derniers chiffres d’envergures nationales publiés en 2006, évaluent à environ 10 milliards d'euros les dépenses publiques pour la culture dont 5 milliards pour les communes et les intercommunalités, 1,3 pour les départements et 0,55 pour les régions. Enfin, on dénombre  550 000 emplois culturels directs.
.
Le glissement de la culture vers les collectivités locales est donc évident, transformant celle-ci en véritable moteur sociétal Mais, problème, cette même société à elle aussi évolué avec l’usage généralisé du multimédia qui transforme les pratiques culturelles et amène la frontière entre distraction et culture à peu à peu disparaitre Et, sur ce sujet, les collectivités locales ne sont pas les plus à même à répondre aux attentes du citoyen.
.
Or, les organismes qui gère ou s’occupe de la culture semblent eux sclérosés et semblent figé à l’aube des années 90 lors de la dernière réforme du système culturel. De plus, politiquement parlant, les actions culturelles des politiques sont souvent peu marquante dans l’esprit du citoyen et il vaut mieux occuper le terrain sur des affaires de mariages homosexuels, de dépénalisation du cannabis ou même de pain au chocolat que de parler d’un sujet aussi ardu que le problème des intermittents du spectacle ou du processus de création artistique.
.
L’âge d’or de l’Etat providence est désormais dépassé mais personne n’a songé jusqu’à présent à revoir les processus culturels. Pire, l’économie remplace l’Etat défaillant et on trouve de plus en plus d’entreprise impliqué dans ce secteur en tant que mécène, généralement. Sauf qu’avec ce système, des pans entiers culturels deviennent ghettoïsés voire en perdition. L'intensification de la "marchandisation" de la culture, l'intégration progressive de la haute culture au monde du luxe ont peu à peu changé la donne.
.
Il est donc temps de réfléchir à une nouvelle donne culturelle, à une nouvelle manière de financer les créations dont la France a besoin. Il est aussi plus que temps d’étudier une manière de réformer le régime des intermittents du spectacle qui, au fil du temps, s’est mué en une « aide à la création » au détriment de la protection sociale, son but véritable.. Revenir aux fondamentaux de ce régime aiderait à mettre un terme à ces usages dévoyés sans oublier bien sûr de trouver un véritable moyen pour financer l’aide à la création.
.
Les enjeux sont de tailles. Ne perdons pas plus de temps et avançons !
.
.

1 commentaire:

bernard a dit…

sur la culture à Vitrolles, pour avoir participé (avec toi) depuis 3ans à de très nombreuses séances de la commission extra municipale, force est de constater que rien n'est ressorti de concret ! Hélas !