mardi 23 octobre 2012

Sécurité, sécurité !

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Mardi 23 octobre 2012 :
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Nous allons ce soir avoir droit à un conseil municipal à la fois court (ce qui change par rapport aux autres fois puisqu’il y  a seulement 14 points à étudier au lieu des 40 à 50 habituels) et important puisque comme je l’écrivais jeudi dernier, le lancement des travaux du BHNS (Bus à Haut Niveau de Service) sur le territoire de notre commune est à l’ordre du jour.

Par contre l’opposition a dégainé ses “colts” puisque pas moins de six questions vont être posé lors de ce conseil dont deux vont concerner la Police Municipale, deux questions posés par Christian BORELLI sur le fonctionnement et le budget de cette institution.

Ne connaissant pas les questions, je ne les préjugerais pas. Par contre, je vais faire un bref commentaire sur cette Police municipale vitrollaise objet de tant de tensions en conseil.

Avant toute chose, petit rappel qui a son importance concernant l’ensemble des forces de police (nationale et municipale). Depuis mars 2006, Vitrolles s’est dotée d’un Contrat Local de Sécurité qui l’engage dans un programmes d’actions concrètes réunissant la Mairie de Vitrolles, l’Etat, le Conseil Régional, le Ministère de la Justice et l’Education Nationale.
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Trois axes composent ce contrat :
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Le premier axe du CLS concerne la tranquillité publique. Plusieurs actions sont ainsi déclinées: création d’un dispositif de médiation sociale, redéploiement de la Police Municipale en Police de Proximité, constitution d’un groupe d’experts «prévention situationnelle» ou encore développement des actions de sécurité routière. La mise en œuvre du CLS permet également de renégocier la convention de coordination entre la Police Nationale et la Police Municipale.
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Le deuxième volet vise au développement d’actions de prévention relatives aux chantiers éducatifs et d’utilité sociale, aux actions de médiation familiale et au soutien à l’exercice de l’autorité parentale.
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Enfin, le troisième axe du CLS porte sur le développement de la «politique judiciaire de la ville». Vitrolles souhaite tout d’abord renforcer l’accueil et l’aide apportés aux victimes, grâce à différentes mesures: progression du nombre de permanences dans des lieux stratégiques et formation des acteurs de terrain.
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L’objectif de ce contrat est donc de développer le sentiment sécuritaire dans notre ville et en cela la police municipale possède un rôle prépondérant dans l’accomplissement de cette mission.
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La police municipale sur Vitrolles a toujours été un sujet des plus sensibles. L’extrême-droite en a fait son cheval de bataille lors des municipales de 1997 et elle est devenue un enjeu des plus trouble. A cette époque, les effectifs de cette police spécifique dépassaient les quatre-vingt membres. Désormais, ils sont d’une cinquantaine de personnes et logés dans des locaux à proximité immédiate de la Mairie où l’on trouve aussi le centre de contrôle du système de vidéosurveillance. Désormais, il semble que l’opposition locale tente de récupérer ce dossier et porter ainsi le fer au cœur de la majorité municipale.
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Les agents surveillent quotidiennement jusqu’à une heure du matin, les espaces publics afin d'y assurer la sécurité, le bon ordre, la salubrité, la sûreté et la tranquillité publique. Cette mission est notamment assurée par des patrouilles régulières (à pied, en VTT ou véhiculées), par une présence soutenue aux abords des établissements scolaires ou encore par la surveillance des foires et marchés et de la circulation routière. Outre ces missions, la police municipale est chargée de la fourrière automobile, la fourrière canine et le traitement des bruits de voisinage.
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Parmi les missions plus particulièrement dévolues à cet organisme, on peut trouver :
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1/ L’O.T.V. (Opération Tranquillité Vacance). Les policiers municipaux veillent aux habitations délaissés par leurs propriétaires ou locataires lors des vacances en faisant des rondes quotidiennes. Seule obligation : signaler ses dates de départ et de retour.
2/ La surveillance de la plage des Marettes de mi-juin à début septembre,
3/ Les missions de sécurité routière
4/ La surveillance et la sécurité lors de la sortie des écoles
5/ La vidéosurveillance
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Trente-quatre caméras ont été installées à des endroits publics sensibles et au niveau du réseau routier depuis novembre 2008 aux quatre coins de la ville, toutes pilotées depuis le centre de supervision situé dans les locaux de la police municipale qui fonctionne 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. En journée, deux agents sont en permanence derrière les écrans de vision; le soir (à partir de 22h), un seul. Après constatation d'un fait, la PM peut choisir d'intervenir ou le signaler à la police nationale, celle-ci pouvant aussi demander des renseignements. Mais si elle veut jeter un coup d'œil aux films, dont la durée légale maximale d'archivage est de 14 jours, il lui faut une réquisition judiciaire. Cout de l’ensemble du dispositif : plus d'un million d'euros. Il remplace un premier dispositif lancé sous la municipalité Anglade et tombé en désuétude sous les Mégret. Un comble pour une municipalité qui avait fait de l’insécurité son cheval de bataille !
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A titre comparatif, Baudinard-sur-Verdon, petit village du Haut-Var, en a 12 pour 156 habitants, et Aix-en-Provence en possède 37 pour 142534 résidants.
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Ces caméras, ultrasensible, permettent de lire sans problème les plaques d’immatriculation des voitures ou de déterminer si un jeune fume une cigarette ou un joint. Toutefois, tout n’est pas possible puisqu’il ne faut pas oublier que le champ de vision, est sévèrement réglementé: seul le domaine public est capté par les caméras; les éléments du domaine privé (maison, etc.) sont, eux, systématiquement "floutés".
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La question se pose de l’efficacité de ce réseau. La réponse n’est pas aisée à apporter comme chaque fois que l’on aborde les réseaux vidéo. En effet, les critères amenant la délinquance sont tellement nombreux et volatiles que ce qui permet de juger dans une ville sera abscond dans une autre.
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Au niveau de Vitrolles, on peut simplement dire que nous avons assisté à une baisse importante de la délinquance constatée dans les zones surveillées, cette dernière étant par la suite bien moins importante. Toutefois, c’est aussi dans les zones sous surveillance vidéo que les faits les plus graves ont eu lieu. Pour mémoire, le passage à tabac de quatre contrôleurs du SMITEEB avenue du 8 mai, la bagarre entre bande aux Pierres-Plantées, le braquage du tabac du Vieux-village … le tout chaque fois sous le regard des caméras.
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Pour la police nationale, il est impossible d'isoler un facteur responsable de cette baisse, due à un ensemble de choses. Par contre, elle constate aussi que la mise en place des caméras n'a pas déplacé la délinquance sur d'autres quartiers, ceux du sud étant toujours en tête des délits.
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Reste un atout non négligeable des réseaux vidéo qui, à mon avis, justifie amplement leurs installations : le nombre d'affaires directement résolues grâce à leur aide.
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Si ces caméras n’interviennent pas bien souvent directement dans la résolution d’une affaire, elles permettent toutefois de mettre les forces de police sur la piste qui permettra aux affaires d’être résolue.
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Ainsi police, gendarmerie et autres forces de sécurité consulte « beaucoup ». L'utilisation des films peut ainsi servir, par exemple, à vérifier le bien-fondé d'une plainte, à voir si un véhicule suspect est passé à tel ou tel endroit, à constater une infraction …
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Ceci dit, vue l’emplacement de certaines de ses caméras sur Vitrolles, elles me semblent plutôt dévolu à la surveillance et aux infractions routières plus qu’à une réelle surveillance. De même, je suis sceptique sur les explications avancées lors de leurs installations pour juger de leur efficacité. A l’usage, pas d’exemple de prévention mais une utilisation a posteriori pour identifier les coupables et suivre le déroulement des faits.
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En guise de conclusion, les dernières politiques sécuritaires mises en place dans notre pays ont toute misée sur l’abandon de la police de proximité, aspect pourtant primordial à mes yeux des missions de l’Etat. Il faut que cette police de proximité soit quand même en action, ne serait-ce que pour rassurer la population se sentant abandonnée et aux prises avec un sentiment d’insécurité croissant.
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La police municipale, dans le cadre de ses missions locales, peut et doit suppléer cette carence. Ce serait d’autant plus facile que, par définition, la police municipale connaît parfaitement sa population.
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A la police nationale le maintien de l’ordre, à la police municipale les missions de proximité.
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Mais, sur Vitrolles, cela fait désormais quelques années que nous sommes sur la voie du redressement. Continuons dans ce chemin en évitant de tomber dans la politique politicienne.
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