mardi 6 novembre 2012

Ah les 35 heures !



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Mardi 6 novembre 2012 :
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Il est « amusant » de constater que de nouveau le remaniement des 35 heures comme durée légale de la semaine de travail est à l’ordre du jour. Il est encore plus « amusant » de constater que les plus virulents dans la demande sont ceux qui ont été dernièrement au pouvoir et qui, comme par hasard, ont soigneusement évité le sujet.
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La venue hier à Vitrolles de François FILLON, qui fut Premier Ministre de 2007 à 2012 est symptomatique du phénomène. Tant qu’il était à Matignon, le sujet était tabou. Maintenant qu’il est dans l’opposition, on parle des 35 heures et on chauffe les militants UMP avec un sujet que l’on sait difficilement maniable et surtout pas de la manière décrite en tribune, « entreprise par entreprise ».

Au-delà de ce côté démagogique, je dois avouer que j’ai des difficultés à me faire une opinion sereine et valable sur le sujet.
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Du côté du service public, la mesure fut dévastatrice. Ce n’est pas le secteur de la santé publique et surtout les hôpitaux qui vont dire le contraire. Prise sans concertation, le constat est affligeant.
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Du côté du secteur privé, il est symptomatique de constater que la plus grande majorité des patrons et entrepreneurs ne sont pas pressés de revenir sur cette mesure. Mieux, on peut dire, sans trop s’avancer, que les seuls qui en parlent, sont bel et bien les politiques. A croire qu’il n’y a que cela comme problème en France ! Quant à ma branche professionnelle, cela fait longtemps que nous n’avons plus appliqué les 35 heures. L’avons-nous même appliqué un jour à part, bien sûr, sur le papier ?
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Les « 35 heures » ne sont qu’un mythe avec d’autant plus de force qu’elles ne touchent que certains secteurs (la fonction publique ou les entreprises nationales) et que revenir sur cette mesure serait un non-sens total du point de vue économique. D'ailleurs, personne ne tente d’avancer le moindre cout pour cette refonte éventuelle ni ne tente de chiffrer le cout exact de l’application de cette mesure.
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Notre économie est malade, cela bien avant l’apparition des 35 heures et quel que soit la durée légale du temps de travail. De même il existera toujours quelqu’un qui voudra l’abolir sous le prétexte de « libérer l’économie ».
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L’historien amateur que je suis s’amuse d’ailleurs régulièrement de voir les arguments et les discours tenus par les « abolitionnistes » qui se calquent très exactement sur ceux tenus lors de l’imposition des « 39 heures », des « 40 heures » ou plus anciennement des « 48 heures ». En cela, François FILLON hier n’a pas dérogé à la règle.
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Pour terminer, je vais reprendre la conclusion du blogueur invétéré qu’est « l’Hérétique » qui vient de publier un papier sur le même sujet avec les mêmes interrogations que moi (mais non, je n’ai pas « pompé », simple coïncidence !) Il termine donc son papier par ces deux paragraphes que je partage pleinement et que je mets ici en guise de conclusion :
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« Dernier point enfin, nonobstant les éventuels coûts de la mesure, il faut admettre que de devoir réduire le temps de travail nécessaire pour vivre est dans son principe un progrès.
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Tant qu'Adam et Ève ont vécu en Éden ils n'ont pas eu à travailler. Ce n'est qu'une fois chassés qu'ils ont dû gagner leur pain à la sueur de leur front. Alors, tendre vers l'Éden originel, l'Âge d'Or d'un Saturne dont l'étymologie indique largement sa parenté avec notre satiété, quel mal au fond ? »
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