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Mercredi 28 novembre 2012 :
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François
Bayrou était l'invité de Jean-Michel Aphatie, mardi 27 novembre. Le leader
centriste a estimé que « les décisions du gouvernement ne sont, pour l'instant,
pas à la hauteur des orientations prises par le président de la République lors
de sa conférence de presse ». « Les Français ont droit à être gouverné de façon
plus équilibrée », a-t-il par ailleurs souligné.
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Le projet de nationalisation de Florange peut être envisagé à un certain nombre
de conditions très précises. Mais avant, on est en droit de demander au
gouvernement d'être un peu plus équilibré et d'agir un peu moins par foucades,
par invectives, et d'agir un peu moins par ces mots qui sont insupportables
pour l'entreprise et pour ses salariés », a jugé François Bayrou, agacé par
l'attitude du ministre du Redressement productif. « Quand Arnaud Montebourg dit
: 'Nous ne voulons plus de Mittal en France', vous vous rendez compte que nous
avons plus de 20.000 salariés qui voient une menace supplémentaire venir sur
leurs activités. Ce n'est pas la première fois, ça se multiplie et n'est jamais
suivi de réalité. C'est une mauvaise manière de prendre des sujets qui sont,
pourtant, parmi les plus graves et les plus difficiles que nous ayons à traiter
», a-t-il pointé.
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Lorsque le ministre chargé de la Production et de l'Industrie en France dit
'Nous ne voulons plus de Mittal en France', il fait une faute. Comme elle est
répétée, il y a quelque chose qu'il va absolument falloir changer, et que le
gouvernement va devoir changer, car les Français ont droit à être gouverné de
façon plus équilibrée », a poursuivi François Bayrou. Pour l'ancien candidat à
la présidentielle, « il est de la responsabilité du premier ministre et du
président de la République d'imposer au sein du gouvernement une manière
d'être, une discipline, qui permettent aux Français d'être rassurés plutôt
qu'inquiétés par ceux qui les gouvernent ».
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« La vraie question pour Florange :
industriellement, que peut-on faire ? »
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Le
Béarnais a également rappelé les préalables et les conséquences d'une
nationalisation : « La nationalisation, n'est pas un but mais un moyen ! La
vraie question est : industriellement, que peut-on faire ? Nous sommes dans une
situation où tout le monde sait que la consommation d'acier s'effondre en
Europe et que ce que nous exportons va être produits sur place dans un certain
nombre d'autres marchés : Chine, Inde, etc. Nous avons un problème de
surcapacité. Est-ce que ce que nous allons produire à Florange va trouver des
clients ? Si cette production ne trouve pas son marché, nous allons nous
retrouver avec ce site sur les bras. Dans les circonstances où nous sommes,
alors qu'il n'y a pas d'argent, ce serait une situation extrêmement risquée »,
a-t-il détaillé.
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Enfin,
il ne faut pas oublier que « la nationalisation, partielle ou totale, obéit à
des règles légales ». La première : une indemnisation juste et préalable. « À
quel niveau va-t-on estimer l'ensemble du site ? », a interrogé François
Bayrou. « Car nationaliser, cela voudrait dire acheter l'ensemble du site, à la
fois la partie qui n'est pas jugée rentable par Mittal et celle qui l'est. Et
comment va-t-on estimer cet ensemble ? Il y a des risques sur les finances
publiques, qui demandent à être pris en compte de façon sérieuse », a poursuivi
l'édile.
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« Le gouvernement sera jugé non sur ses
orientations, mais sur ses décisions ! »
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Alors
que Jean-Michel Aphatie rappelait le soutien de François Bayrou aux récentes
orientations de François Hollande, le centriste a tenu à préciser sa ligne : «
J'ai la liberté d'approuver et de soutenir, ou au contraire de désapprouver.
J'ai approuvé les orientations de François Hollande mises en avant lors de sa
conférence de presse. J'ai estimé qu'elles étaient justes et marquaient une
rupture avec son projet présidentielle que, vous le savez, j'avais critiqué.
Mais maintenant la question, c'est les décisions ».
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Autant j'approuve les orientations, autant je suis – comme beaucoup de Français
– sur ma faim en ce qui concerne les décisions qui vont être prises. On a
annoncé 20 milliards d'économies. Pour l'instant, personne ne sait dans quels
domaines ces économies vont être faites ! Quelles sont les redéfinitions, les
restructurations, la réforme que l'on est obligé d'appliquer à l'État, pour que
ces économies puissent être faites ? », a-t-il pointé. « C'est une tâche de
grande ampleur et nous n'avons pas l'impression aujourd'hui que les décisions
sont à la hauteur des orientations. C'est sur ces décisions là que le
gouvernement va être jugé, à partir des orientations que, je le répète,
j'estime justes depuis la conférence de presse », a jugé François Bayrou.
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