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Dimanche 9 décembre 2012 :
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La rubrique dominicale de mon
blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale
glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la
semaine.
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Deux raisons pour m’intéresser
au devenir des bassins Est du Port de Marseille : Je travaille pour une
compagnie maritime et je suis né à Marseille il y a plus de cinquante ans,
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Cela fait désormais de
nombreuses années qu’il est acquis que le devenir des bassins Est du GPMM doit
être précisé et redéfini. Pour ceux qui ne connaissant pas la différence entre
les « bassins Est » et les « bassins Ouest », les premier
sont ceux se trouvant à Marseille et les deuxième sont ceux situés à
Fos-sur-mer.
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Le principal facteur de blocage
à une redéfinition des rôles de ces bassins était la résistance des « anciens »
travaillant sur le port qui refusaient catégoriquement que le bassin « Joliette »
situé en plein cœur de ville à hauteur du quartier historique du Panier, soit
dévolu à autre chose qu’à des navires de fret ou à des car-ferries.
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La redéfinition de la DSP sur
la Corse, l’augmentation du tonnage des car-ferries (cf. le « Tanit »
qui ne peut que s’amarrer qu’au môle Léon Gourret), le développement de ports concurrents
comme Toulon ont amené le fameux bassin Joliette à péricliter. Associé au
développement d’Euromed qui grignote peu à peu le domaine portuaire (cf le
Muceum ou le futur centre commercial des Terrasses du Port construit tous les
deux sur l’ancien domaine portuaire) et à la nomination de Marseille comme
capitale de la culture 2013 ont amené les autorités à demander à un expert
indépendant de redéfinir le rôle des « bassins Est ».
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L’article que je vous propose
de lire aujourd’hui provient du site d’actualité marseillais « Marsactu »
qui analyse le pré projet issu du rapport d'Yves Cousquer
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Pour ceux que cela intéresse,
vous trouverez ce fameux rapport en fin d’article.
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Bonne lecture !
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Le port se voit un avenir à
l'Est
Par
Benoît Gilles, le 21 novembre 2012
Site
Marsactu.fr
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En
cours de validation par les collectivités locales, la Charte ville/port rebat
les cartes des bassins Est du grand port maritime de Marseille. Fourni en
annexe, le rapport d'Yves Cousquer promet une douce révolution étalée sur 15
ans et évaluée à 450 millions.
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La
charte ville/port patiente depuis plusieurs semaines dans le corridor des
assemblées délibérantes des différentes collectivités locales. Pourtant ce
document contractuel signe la paix des braves autour des bassins Est du Grand
port maritime de Marseille(GPMM). La Ville a cru bon de freiner sa signature
pour des raisons que d'aucuns jugent "subalternes". Ce qui en langage
portuaire se traduit par : "Nous n'avons pas de commentaires à faire. Ces
demandes relèvent des relations quotidiennes entre le port et les collectivités
locales. Or, la charte ville/port acte des principes de travail entre les différents
partenaires concernés par le périmètre ville/port pour les quinze prochaines
années".
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Lesdites
institutions se retrouveront au sein d'un comité de pilotage présidé par le
préfet, flanqué d'un comité technique et d'un comité de concertation. Symbolique,
la charte met tout de même fin à un dos-à-dos épuisant entre le Port et les
collectivités. Elle met fin également aux appétits de certains promoteurs qui
espéraient faire des quais de futurs marinas les pieds dans l'eau. Dans un bel
euphémisme, la charte note : "L'interrogation s'est même emparée de
certains quant à l'opportunité du maintien dans la clôture portuaire de tous
ces espaces ressentis en sous activité".
Pour le reste, la charte est avant tout une feuille de route politique
qui réaffirme à la fois la vocation industrielle, la valeur stratégique du
tourisme et des croisières et la porosité souhaitée entre la ville et le port.
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Proposé
en annexe de la charte, le rapport Cousquer - du nom de l'ingénieur des Ponts
qui a présidé la commission ad hoc - est un peu plus disert sur le détail des
plans prévus. C'est l'ensemble de ces projets que nous nous proposons de
brosser ici, donnant un aperçu du futur du port du sud au nord.
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Le
water front à la plaisance
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Au
sud, il y a donc le J4, premier acte de la cession des terrains portuaires à
l'établissement public Euroméditerranée. D'abord esplanade, le J4 est
aujourd'hui le site d'implantation du Mucem et de la Villa Méditerranée. De là,
démarre ce que le rapport Cousquer nomme le "water front" (front de
mer, ça marche aussi, ndlr). Sur les bassins immédiatement attenants, le Port
propose d'installer des quais destinés aux bateaux de croisière de luxe et de
haute plaisance.
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"C'est
la meilleure place possible pour accueillir des bateaux de petite taille,
explique Régine Vinson en charge du projet ville/port au sein du GPMM. Il y a
une demande sur ce segment avec une implantation proche des centres
villes". Le rapport Cousquer ajoute : "Peuvent être prévus
l’aménagement d’une gare maritime de croisière haut de gamme, l'accueil de
services support à la grande plaisance ou à la croisière (club house,
restauration, hôtellerie...)" Bref, on est loin des odeurs de cambouis...
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Le
siège du port démoli
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Cet
aspect "haute valeur ajoutée" court jusqu'aux bassins de la Joliette.
Dans le prolongement de la place du même nom, le port propose d'offrir aux
Marseillais une vraie porosité leur permettant d'aller "au contact de
l'eau" le long du hangar J0 dit "Eiffel" qui serait dédié au patrimoine portuaire,
préfigurant un véritable quai d'honneur, pour l'heure inédit. Toujours dans cet
esprit de "porosité", la digue du large accessible au public par navette
accueillerait des "activités de restauration et de loisirs définitives ou
temporaires".
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Témoignage
disgracieux de choix architecturaux douteux, le siège du GPMM est appelé à
disparaître pour être reconstruit sur place. Reste à trouver le logement tiroir
qui accueillera les salariés durant les travaux et - détail - les 35 millions
d'euros de la facture. Autre nouveauté, le futur siège s'ouvrirait vers le sud
(et le quai d'honneur) plutôt que sur la place de la Joliette. Les équipes
d'Hammerson, propriétaire des Terrasses du Port, seront ravies de cette
nouvelle, eux qui grimaçaient de subir un tel voisinage alors qu'il paie un
lourd loyer au Grand port maritime.
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L'ensemble
du secteur sud représente également un fort potentiel immobilier. Le rapport Cousquer
l'évalue à 200 000 m2, comprenant la réaffectation des surfaces du J1, J0 et du
siège. Ces mètres carrés seraient donc mis sur le marché dans le but d'attirer
de l'immobilier de bureaux au sud des Terrasses du port. Au nord, ce sont les
activités logistiques qui sont susceptibles d'être accueillies. Ces
implantations se feront en bonne intelligence avec Euroméditerranée.
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Le
Maghreb migre au nord
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Du
côté des ferries, le mouvement se poursuit. Si les bateaux de la SNCM restent à
quai de la Joliette à Arenc, ceux qui assurent la desserte des pays maghrébins
sont appelés à glisser plus au nord du côté du cap Janet. Satisfaisant ainsi
une demande réitérée du président d'Euroméditerranée, Guy Teyssier pestant
contre les "voitures cathédrales qui tournent dans le quartier des
affaires en cherchant leur chemin". Mais ce n'est pas sur cet argument que
la décision s'est prise, argumente Régine Vinson : "Fos accueille le
trafic mondial et Marseille se concentre sur le trafic méditerranéen. Aujourd'hui,
de plus en plus de navires qui assurent ces liaisons ont une vocation mixte,
fret et passagers. Or, comme le Tanit, ils mesurent souvent plus de 200 mètres.
Nous avons donc besoin de quais adaptés".
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Ce
glissement demandera des travaux avec la destruction d'un môle au niveau du cap
Janet pour permettre aux navires de manœuvrer. Dans son commentaire du Schéma
de cohérence territorial (Scot) de la communauté urbaine, le conseil régional
s'alarmait : "Un tel transfert doit être accompagné d'une politique d'aménagement
et de services de façon à veiller ce que les facilités essentielles soient
offertes aux voyageurs sur le site et éviter tout sentiment de
stigmatisation". C'est sûr qu'embarquer pour le bled entre deux poids
lourds n'est pas forcément un joli premier souvenir de vacances.
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Le
cœur de la vocation industrielle du port s'incarne elle à Mourepiane où le
trafic de containers doit être considérablement relancé notamment en réactivant
le faisceau ferroviaire obsolète et en le reliant au réseau existant. À ce
propos, le rapport Cousquer note un besoin de terrains en zone
arriéro-portuaire pour accueillir les activités de maintenance et de stockage
des containers. La charte comme le rapport mentionnent le potentiel du massif
de la Nerthe, qui est bien inscrit au Plan local d'urbanisme de la communauté
urbaine en cours de révision. La région a là encore fait montre de réserves
dans son avis rendu sur le Scot. Quant aux riverains, ils espèrent que ces
containers soient maintenus sur l'espace portuaire. "Nous n'avons pas tant
de place que cela, justifie Régine Vinson. On ne peut conserver sur les
terminaux que les stocks tampons. Nous avons besoin d'espaces dédiés en dehors
du port".
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A
partir de la forme 10 - en cours de financement - le port souhaite installer un
pôle de haute plaisance en relançant un appel à projet abandonné en 2008. Il
prévoit également d'agrandir les plages publiques des Corbières et d'implanter
des nouveaux anneaux (150) dans le port de Saumaty, sans que rien soit dit sur
l'avenir des artisans pêcheurs qui y résident actuellement.
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Qui
paie quoi, à qui et quand?
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Deux
inconnues majeures obscurcissent le tableau général : la question du temps et
de l'argent. Concernant le phasage, le rapport Cousquer ne renvoie pas aux
Calendes grecques mais presque. La date la plus proche, est "la
préparation du transfert Maghreb entre 2014 et 2016" pour un transfert
réel en 2017. Pour le reste, 2020 est l'horizon le plus fréquent. Le rapport
repousse même au-delà de cette période l'implantation d'activités tertiaires
dans la partie sud du port.
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Le
même flou accompagne le financement des projets si ce n'est la hauteur du
chiffre global : 450 millions d'euros sur dix ou quinze ans. La ventilation par
poste laisse rêveur : 70 millions pour déplacer le terminal Maghreb, 190
millions pour adapter les bassins de la Joliette aux navires de plus de 200
mètres de long (sans compter 50 millions pour la gare Corse), 90 millions pour
les installations de la Joliette (dont 35 millions pour démolir et reconstruire
le siège et 55 millions pour préparer l'implantation de nouvelles activités),
et 55 millions pour le pôle marchandises.
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Comme
le dit très pieusement le rapport Cousquer, tout ceci demande encore "une
validation économique et financières du modèle économique du port aménageur et
des contributions demandées aux collectivités locales et à l'État".
Autrement dit, l'exercice délicat qui consiste à passer du rêve à la réalité...
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Lien internet du rapport pour ceux qui ne peuvent pas le lire
ci-dessus :
http://www.scribd.com/doc/113908603/Projet-Charte-Ville-Port
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