Dimanche
21 octobre 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, «
l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée
dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Pour François HOLLANDE, « le pire
est derrière nous » et la crise ne serait plus qu’un mauvais souvenir…
Pourquoi pas mais avant de le croire,
les yeux fermés, une analyse indépendante
serait peut-être nécessaire. C’est ce qu’à fait lequotidien La Croix
dans son édition de vendredi dernier en demandant à Daniel Gros, directeur du Centre
européen d’études politiques à Bruxelles.
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Bonne lecture !
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« La crise de l’euro est-elle vraiment
derrière nous ? »
La Croix – 19 octobre 2012
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François Hollande a répété, à l’issue du
sommet européen des 18 et 19 octobre, que « le pire était désormais passé pour
la zone euro ».
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Une
analyse partagée par Daniel Gros, directeur du Centre européen d’études
politiques à Bruxelles. À ses yeux toutefois, des fragilités demeurent.
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«
Il est clair que la crise de la zone euro n’est pas terminée, mais nous
commençons à en voir “le début de la fin” . La phase la plus aiguë est
terminée, sur les deux plans qui suscitaient une forte inquiétude.
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D’abord,
la peur des investisseurs d’assister à un éclatement de la zone monétaire a
disparu, en particulier depuis l’intervention sans réserve du président de la
Banque centrale européenne, Mario Draghi. En septembre, il a annoncé un nouveau
programme de rachat de dette publique des pays en difficultés qui a contribué à
ramener le calme sur les marchés.
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À
cette crainte s’ajoutait celle d’un écroulement du système bancaire européen
et, de ce point de vue, le projet de supervision commune des banques de la zone
euro, sous l’égide de la BCE, apporte une réponse puisqu’il s’agit, à terme, de
prévenir la faillite de tel ou tel établissement bancaire et, au pire,
d’organiser une faillite en empêchant toute contagion à l’ensemble du système.
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Une initiative allemande
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Malgré
les réticences exprimées par Angela Merkel avant le sommet des 18 et 19
octobre, ce projet d’union bancaire est bel et bien une initiative allemande,
lancée en juin 2012. C’est le signal positif fort que Berlin s’engage de
manière dynamique dans la sortie de crise de la zone euro. C’est précisément
parce que ce projet doit être mené à bien dans les meilleures conditions que la
chancelière allemande réclame du temps. Elle veut éviter que le projet puisse
être attaqué au niveau juridique car sa mise en œuvre rencontre, concrètement,
une somme imposante d’obstacles juridiques et techniques.
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Au
total, la zone euro peut désormais compter sur des pompiers prêts à intervenir
à travers la BCE et le mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de
secours permanent de la zone euro), qui a été validé par la Cour
constitutionnelle de Karlsruhe en septembre et qui se met progressivement en
ordre de bataille. Et la monnaie unique pourra bientôt s’appuyer sur un code de
la route (la supervision bancaire), en cours d’élaboration pour éviter de
nouvelles dérives bancaires dangereuses. Sans oublier les efforts de ses États
membres, en particulier la Grèce qui a déjà parcouru, à mes yeux, 90 % du
chemin nécessaire.
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Le fil qui maintient l’épée de Damoclès
est plus solide aujourd’hui !
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Ceci
posé, il reste le problème fondamental du redressement des comptes publics. Les
pays en difficultés, surtout, ne peuvent pas y échapper et c’est forcément un
processus long et semé d’embûches, cela ne peut pas se passer facilement.
L’Allemagne a mis dix ans – de 1995 à 2005 – à se remettre du boom immobilier
qui a suivi la Réunification. La situation de récession économique que
subissent les pays du Sud demeure un point noir.
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Les
efforts de ces États peuvent être partiellement soulagés si l’Allemagne se met
à dépenser davantage, tirant ainsi les économies les plus fragiles. On voit
bien que l’Europe du Sud profite actuellement d’un regain de ses exportations,
qui l’aident à réduire le déséquilibre de sa balance commerciale. Tous les
déficits vont donc se réduire, progressivement et avec de la souffrance bien
sûr, mais les résultats finiront par être au rendez-vous.
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Il
reste malgré tout un immense stock de dettes, comme une épée de Damoclès
suspendue au-dessus des pays européens. Mais le fil qui maintient cette épée
est plus solide aujourd’hui qu’hier !
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Aujourd’hui,
un retournement des marchés en raison d’un regain d’inquiétudes me paraît
improbable, même si on ne sait jamais ce qui peut se passer. Je suis réaliste,
et mon réalisme me dit que la zone euro dispose aujourd’hui des outils pour
mettre fin à la crise. Ils ne seront sans doute pas utilisés de manière aussi
optimale qu’il serait souhaitable mais au bout du compte, la volonté politique
de maintenir l’euro l’emportera toujours. »
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RECUEILLI
PAR MARIE DANCER (à Bruxelles)
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