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Dimanche 28 octobre 2012 :
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La
rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information
locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de
colère ou de joie durant la semaine.
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Il
y a une quinzaine de jours, Hadopi a publié son bilan. Celui-ci a mis en avant
une piste pour le moins radicale pour empêcher le téléchargement : le référencement
des sites illégaux au profit de l’offre légale.
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Je
ne vais pas m’étendre sur la bêtise d’une telle demande puisque ceux qui
veulent télécharger, les vrais « pirates », se contenteront d’échanger
leur bon plan et tout restera comme avant.
Je
ne vais pas m’étendre non plus sur la menace à peine voilé d’un géant des
moteurs de recherche qui propose de ne plus référencer aucun site français.
Je
me contenterais de vous proposer l’article du Monde qui résume la situation …
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Bonne
lecture !
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Téléchargement
: 'Linkstorm', nouvel outil de la Hadopi
Le Monde.fr | 25.10.2012 à 18h45 • Mis à
jour le 26.10.2012 à 08h28
Par Guénaël Pépin
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Le bilan annuel de la Hadopi, mercredi
17 octobre, a mis sur le devant de la scène une piste radicale pour lutter
contre le téléchargement illégal : la suppression des sites illicites des index
des moteurs de recherche (déréférencement), au profit de l'offre légale. Si,
pour la présidente de la Commission de protection des droits (CPD) de la
Hadopi, il ne s'agit que d'une "piste actuellement explorée dans le cadre
du chantier streaming", elle inquiète les défenseurs des libertés
numériques.
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Mais, en parallèle, la Hadopi développe
un outil de comparaison du positionnement de l'offre légale et de l'illicite
dans les moteurs de recherche, Linkstorm, présenté brièvement par Eric Walter,
le secrétaire général de la Hadopi. Le Monde.fr a obtenu des détails sur ce
nouvel outil de la Haute autorité.
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DES RECHERCHES SUR GOOGLE ET BING
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'Linkstorm' effectuera des recherches
sur les deux principaux moteurs en France, Google et Bing. Selon l'autorité,
les résultats, qui se veulent "une photo réaliste", seront classés en
fonction de l'importance du moteur concerné, comme sa part de marché. Chaque
recherche pourrait retourner plus d'une centaine de résultats.
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Les développeurs doivent également
déterminer quels sont les mots les plus associés aux œuvres dans ces
recherches. Des indications comme les suggestions de Google offrent une
première liste d'une dizaine de mots-clés, qui pourrait être vérifiée et
complétée par des questionnaires. Ce corpus de mots-clés pourrait être
renouvelé chaque semestre.
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Pour identifier formellement l'offre
légale, la Hadopi s'appuie sur son label de plateformes légales
"Pur", qui compte désormais 59 sites. "Une autorité ne peut pas
décider de ce qui est licite ou non. Nous sommes obligés de nous en tenir à
l'écosystème labellisé, qui commence à être assez important", explique la
Haute autorité, qui admet quelques limites : "iTunes est labellisé pour la
musique et pas pour la vidéo à la demande (VOD)". Si ces résultats légaux
apparaissent dans Google, ils seraient donc considérés illicites.
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"UN TRAVAIL D'OBSERVATION"
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La Hadopi se veut rassurante sur la
portée de cet outil. "Le travail sur Linkstorm n'a pas dans le viseur un
éventuel travail sur le déréférencement, mais s'inscrit dans la mission
d'observation du développement de l'offre légale. Il s'agit de rendre une
observation la plus objective possible du positionnement de l'offre licite et
illicite", explique un responsable de l'autorité.
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Concrètement, "nous sommes forcés
d'aller assez loin dans l'analyse profonde, pour avoir le panorama le plus
précis possible. L'alternative est l'enquête d'opinion quantitative, qui a
largement prouvé ses limites et qui doit être complétée", renchérit
l'institution.
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"On sait très bien que
l'observation des usages et des mises à disposition d'œuvres est très
parcellaire. L'obtention et la vérification des données est difficile. Il n'y a
pas un pays qui ne fasse pas ce même constat", explique encore l'autorité.
Pourtant, aucun contact avec d'autres autorités françaises ou étrangères
n'aurait été pris pour l'instant, la Hadopi attendant les premiers résultats.
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LES STATISTIQUES ANONYMISÉES
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L'autorité, qui ne dispose que d'un
développeur sur ce projet, insiste d'ailleurs sur la limite de ses moyens :
"L'outil est en développement depuis six mois, et ne s'appuie sur aucun
préexistant. Si on pouvait avoir une armée de développeurs, on irait plus vite.
C'est un projet parmi d'autres. Dans l'idéal, ça aurait dû être open source [un
travail communautaire sur le code], mais les relations avec la communauté ne
nous le permettent pas."
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Concernant les œuvres, le catalogue est
décorrélé de celui de la société surveillant les réseaux pour la réponse
graduée, Trident Media Guard. "En s'appuyant sur les sorties de
blockbusters, on est normalement dans le domaine de la recherche massive. C'est
d'ailleurs plus simple avec les films que la musique", affirme la Haute
autorité. "Comme on a des contacts réguliers avec l'offre labellisée, il
est possible qu'on ouvre un groupe de travail sur le catalogue populaire."
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"Il est possible qu'on anonymise
les résultats et les noms des plate-formes. Notre travail est bien de fournir
des données pour le débat public", poursuit l'institution. Le maintien
d'une liste des plate-formes illicites les plus populaires, notamment pour
appuyer un déréférencement, ne serait pas à l'ordre du jour.
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ÉVITER LES RÉSULTATS PERSONNALISÉS
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Un autre problème est l'objectivité des
données collectées, donc la crédibilité de Linkstorm. Depuis quelques années,
les moteurs de recherche personnalisent leurs résultats pour mieux cibler
l'utilisateur – par son compte utilisateur, sa géolocalisation ou encore les
données du navigateur (cookies). "Nous sommes tout à fait conscients qu'on
ne pourra pas aller à 100 % dans l'objectivité", reconnaît l'autorité.
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Linkstorm refusera ainsi les cookies et
effectuera ses requêtes directement sur plusieurs centres de données plutôt que
sur le service lui-même. La connexion utilisée sera, elle, masquée, en passant
par des relais tiers. "Il y a une croyance selon laquelle la Hadopi n'a
aucune connaissance en matière de réseaux virtuels privés (VPN) ou de
proxies", ironise à ce propos l'autorité. Pourtant, cette volonté
d'anonymat "n'empêche pas des discussions avec les moteurs", que
l'autorité présente comme de possibles partenaires.
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La Hadopi, qui se présente comme
malmenée politiquement et médiatiquement, doit ainsi ménager les moteurs pour
assurer la pérennité de son système. Les premiers résultats de la version bêta
de Linkstorm sont attendus dans les trois prochaines semaines, soit deux
semaines après la première date annoncée. Des résultats mensuels pourraient
ensuite être publiés, même si l'influence des évolutions régulières de l'outil
et des moteurs sur leur fiabilité est encore à déterminer.
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Guénaël Pépin
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