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Lundi 8 octobre 2012 :
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Les militants et sympathisants du
Mouvement Démocrates, dont je suis, ont reçu, le jeudi 4 octobre 2012, un
courrier de François BAYROU explicitant sa position et les enjeux pour le
Centre dans les mois à venir. Que l’on partage ou ne partage pas sa vision, je
trouve intéressante la problématique que ce courrier soulève et vous le livre
en intégralité.
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La question du centre dans la vie
politique française agite les états-majors et parfois les médias. Je veux vous
faire part, clairement et directement, de mon sentiment.
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D’abord, il faut avoir les idées claires
: nous sommes le courant démocrate français. Et nous assumons d’être au centre.
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Qu’est-ce que le centre ? Le centre,
c’est une résistance, c’est une certaine idée de la politique, et c’est un
projet.
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C’est une résistance d’abord au
bipartisme, à l’idée que, quelles que soient les positions de fond des uns et
des autres, on est systématiquement, parce qu’on appartient à un camp, pour les
uns et contre les autres. Cette bipolarisation de tous les instants, parce
qu’elle caricature le débat politique et empêche de se poser les bonnes
questions, joue contre l’intérêt même de notre pays. Et ces dernières années,
il n’est qu’un mouvement qui ait réellement résisté à cette dérive, c’est le
nôtre.
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Le centre, c’est une certaine idée de la
politique fondée sur des valeurs : pour qu’un pays avance, il faut premièrement
lui dire la vérité ; et il faut ensuite, particulièrement en période de crise,
que les forces politiques différentes acceptent, d’une manière ou d’une autre,
de coopérer, et de prendre leur part de responsabilité dans le destin du pays.
C’est donc une certaine idée de l’unité nationale.
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Le centre, enfin, c’est un projet : la
société doit se construire comme une unité, ce qui interdit les affrontements
de race, de religion, de classe sociale. Pour nous, les nations doivent s’unir
au sein de l’ensemble européen, les générations être solidaires, par exemple
pour l’environnement, et les peuples se gouverner par la conscience et la
responsabilité des citoyens.
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Une résistance, une certaine idée de la
politique, un projet. C’est la ligne du Mouvement Démocrate. Et pour ma part,
je suis décidé à ne jamais y manquer. Car je sais que dans la crise sans
précédent que rencontre notre pays, il aura le plus grand besoin d’une démarche
politique de cette nature. La France a besoin de centre pour traverser la
crise.
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Nous sommes solides dans notre identité
et dans nos idées. Et en même temps, nous sommes ouverts à d’autres.
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Un regroupement du centre droit se
forme. Nous pouvons parfaitement travailler avec lui car nombre de ceux qui le
composent ont eu des liens avec nous, même s’ils ont choisi un autre chemin.
Nous sommes donc ouverts à un partenariat entre le Modem et l’UDI.
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De la même manière, nous serons ouverts
à une coopération avec tous ceux qui, venant du centre gauche, ou de l’écologie
réaliste, choisiront eux aussi la voie de l’indépendance.
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Le centre ne pèsera dans la vie
politique française que s’il accepte une démarche d’unité entre tous ceux qui
croient dans son avenir.
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La condition de l’unité, que nous acceptons
par avance, et que nous demandons pour nous-mêmes, c’est que chacun soit
respecté dans son parcours, dans sa liberté de jugement, et que toutes les
sensibilités y trouvent leur place.
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Si ce partenariat se met en place, alors
nous devrons réfléchir ensemble à son mode de fonctionnement et à son
organisation, y compris même la perspective de double appartenance, sous
réserve de réciprocité. D’ores et déjà, je trouverais intéressant que ces
formations préparent ensemble les prochaines élections locales, et européennes.
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Telle est la démarche que je vous
propose, dont nous débattrons, et que, je l’espère, nous partagerons et nous
préciserons. Une démarche par étapes : dialogue, partenariat, unité.
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L’unité du centre est une nécessité pour
l’avenir. Nous sommes prêts à y participer. Et nous proposons la méthode, de
respect réciproque et de rassemblement par étapes, pour y parvenir.
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Chaleureusement à vous."
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François BAYROU
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